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Capgemini : Nous gagnons des clients grâce à notre implantation au Maroc.

Capgemini : Nous gagnons des clients grâce à notre implantation au Maroc.

Le groupe installe un nouveau siège à Casanearshore.
Capgemini inaugure aujourd’hui mercredi un nouveau siège au centre de Casanearshore. Le groupe signe par la même occasion des accords avec des universités et des grandes écoles marocaines. Deux raisons qui ont justifié le déplacement au Maroc de Paul Hermelin, DG du groupe.

Entretien

– L’Economiste: Capgemini a décidé d’installer un nouveau siège à Casanearshore. Pourquoi?
– Paul Hermelin: Nous sommes depuis longtemps convaincus des atouts du Maroc pour développer des centres de production informatiques compétitifs et de grande qualité. Les liens qui existent entre Capgemini et le Maroc ne datent pas d’hier. Dès 2006 – avant même notre installation à Casablanca une année plus tard – nous avons participé à la réflexion autour du «plan Emergence» qui a mené à la création de Casanearshore. La volonté du gouvernement marocain de faciliter – par une série de mesures – l’implantation des entreprises françaises a d’ailleurs été déterminante dans notre choix. C’est donc tout naturellement que nous nous sommes installés au sein du premier pôle du Maroc qui dispose de capacités d’accueil et d’infrastructures remarquables. Et ceci avec une ambition: contribuer à long terme au développement de ce pôle. Capgemini Maroc – qui est dotée d’une solide équipe de managers marocains – figure parmi les SSII les plus importantes et les plus anciennement implantées dans le pays. Nous comptons 260 collaborateurs aujourd’hui et prévoyons de doubler nos effectifs d’ici à deux ans en ayant la ferme intention de diversifier nos implantations sur le territoire marocain.

– Quel rôle joue la plateforme Capgemini Maroc dans la stratégie du groupe?
– L’équation est simple: nos clients nous demandent un service compétitif et qui répond bien sûr à leur exigence toujours croissante de qualité. En intégrant le Maroc à notre système de production Rightshore, nous nous sommes implantés dans un pays qui, outre un vivier de jeunes diplômés, offre une triple proximité: géographique, historique et linguistique. Nous servons aujourd’hui une dizaine de clients français depuis le Maroc dans des secteurs aussi variés que le public, les services financiers et les télécoms. L’activité y fonctionne d’ailleurs sur un modèle complètement intégré. En clair, les ressources mobilisées au service du client ne forment qu’une seule équipe, qu’elles soient implantées en France ou au Maroc. De part et d’autre de la Méditerranée, les collaborateurs travaillent ensemble sur toutes les phases du projet – depuis les spécifications jusqu’au design et au codage – et partagent les mêmes responsabilités et objectifs.

– Vous signez des accords de coopération avec une université et des grandes écoles. Sur quoi portera cette coopération?
– Nouer un partenariat étroit avec le système universitaire marocain est essentiel pour nous. D’abord, parce qu’en tant qu’entreprise responsable, nous voulons soutenir les efforts menés par les autorités marocaines en matière de formation. Ensuite, parce que c’est en recrutant les meilleurs talents marocains que nous renforcerons les équipes de Capgemini Maroc. Trois partenariats majeurs sont signés aujourd’hui pour une durée de 5 ans. Avec l’université Hassan Ier pour la Faculté des sciences techniques (FST) de Settat, l’université Mohammed V pour l’Ecole nationale supérieure d’informatique et d’analyse des systèmes (ENSIAS), et l’Ecole marocaine des sciences de l’ingénieur (EMSI). Avec trois axes: la formation, l’information et la recherche. Très concrètement, les étudiants pourront bénéficier, dans ces écoles et universités, de cours et de séminaires animés par les managers de Capgemini, mais également de certaines des propres formations délivrées par Capgemini Maroc à ses collaborateurs.

Rightshore

La place et les compétences pour que s’installe et s’épanouisse une véritable offre Rightshore marocaine existent. «Le rightshore au Maroc n’est pas l’antichambre de l’Inde. Au contraire! D’abord, parce qu’il répond parfaitement aux exigences de certains clients francophones – notamment dans les secteurs public et parapublic – en offrant des compétences de grande qualité dans la même langue… et à quelques heures d’avion», souligne Hermelin. C’est d’ailleurs l’un des volets du Pacte national pour l’émergence industrielle qui prévoie la création de 100.000 emplois au Maroc autour des métiers de l’off-shoring à l’horizon 2015. «Le paysage Righsthore que nous voyons se dessiner est un monde multipolaire où l’Inde joue certes un rôle majeur, lié au nombre impressionnant d’ingénieurs formés chaque année, mais où chaque pays – le Maroc, mais aussi la Pologne et certains pays d’Asie et d’Amérique latine – a sa carte à jouer», rappelle le DG de Capgemini.

Propos recueillis par Mohamed CHAOUI, L’ECONOMISTE, publié le 29 Octobre 2013.